
La rentrée scolaire, c’est un mélange d’excitation, d’odeur de cahiers neufs… et parfois d’angoisse qui monte dans la maison. Pour les familles d’enfants avec un TDAH, une grande sensibilité ou un profil neuro-atypique, cette période peut ressembler à une course d’obstacles émotionnels et organisationnels.
Bonne nouvelle : avec un peu d’anticipation et des stratégies adaptées, il est possible d’apaiser cette étape et de la rendre plus douce. Voici 8 clés issues de mon expérience d’accompagnement parental… et de ma vie de maman.
1. Comprendre ce qui se passe dans son cerveau
Un enfant TDAH ne décide pas de “faire exprès” d’oublier ses affaires ou de s’agiter : c’est le fonctionnement même de son cerveau qui le rend plus vulnérable au stress.
Imaginez que son cortex préfrontal – la partie qui aide à réfléchir, planifier, gérer ses émotions – soit comme un interrupteur. Sous pression, il peut “s’éteindre” temporairement, laissant le cerveau émotionnel prendre toute la place. Résultat : crises, refus, blocages.
💡 Exemple : Le matin de la rentrée, un simple “dépêche-toi” peut suffire à faire disjoncter un enfant déjà tendu. Dans ces moments-là, mieux vaut l’aider à se calmer avant de lui redemander de passer à l’action.
2. Mesurer l’écart entre ce que l’école demande et ce que votre enfant peut vraiment faire
Rester assis 6 heures, écouter sans couper la parole, se souvenir de tout le matériel… Ce sont des compétences complexes, gérées par les fameuses fonctions exécutives.
Chez un enfant TDAH, ces fonctions sont parfois en retard de développement de 2 à 3 ans. Ce n’est pas de la mauvaise volonté, c’est un décalage normal dans son profil.
💡 Exemple : Un enfant de 10 ans avec un développement exécutif de 7 ans aura plus de mal à enchaîner les consignes qu’un camarade du même âge.
3. Anticiper avant le jour J
Plus la rentrée est prévisible, plus elle est rassurante.
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Mettre en place une routine visuelle matin et soir avec pictogrammes ou photos
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Visiter l’école ou faire le trajet ensemble
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Glisser une “bulle de sécurité” dans le cartable : un mot doux, un petit objet rassurant
💡 Exemple : Un enfant qui retrouve dans sa poche un galet décoré par ses parents peut apaiser son anxiété en le touchant discrètement en classe.
4. Le jour J : miser sur la douceur et la régularité
La veille : préparer les affaires, limiter les consignes, offrir un moment calme.
Le matin : se lever un peu plus tôt, garder un ton rassurant, accueillir les émotions.
💡 Exemple : Dire “Je sais que tu es nerveux, c’est normal, je suis là” vaut mieux qu’un “Allez, fais un effort, c’est la rentrée !”.
5. Instaurer un sas de décompression après l’école
Au lieu d’assaillir votre enfant de questions, offrez-lui un moment pour souffler : goûter, jeu libre, balade, ou un rituel “1 pépin, 1 pépite” de la journée.
6. Gérer les devoirs sans conflit permanent
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Fixer un horaire stable
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Fractionner en petites séquences
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Adapter l’environnement (musique douce, coin calme, mouvements possibles)
Et parfois… accepter qu’un devoir ne soit pas fait pour préserver la relation.
7. Ajuster en cas de rentrée difficile
Si, après 2 à 3 semaines, les pleurs, les maux de ventre ou les refus persistent, c’est peut-être un signe qu’un ajustement est nécessaire. Cherchez un allié à l’école (enseignant, AESH, psychologue scolaire) et, si besoin, consultez un professionnel.
8. Se rappeler que le parent est un modèle de régulation
Votre état émotionnel influence directement celui de votre enfant. Prendre soin de vous, verbaliser vos propres stratégies de régulation (“Je vais respirer un moment avant de continuer”) est un geste éducatif puissant.
Conclusion : La rentrée n’a pas besoin d’être parfaite
Elle peut être un peu chaotique, et c’est normal. Ce qui compte, c’est de rester à l’écoute, d’adapter, et de construire un environnement sécurisant.
💌 Si vous sentez que cette rentrée vous inquiète ou que votre enfant vit cette période avec beaucoup de tension, je peux vous accompagner.
En consultation, nous pouvons identifier les points de blocage, trouver des stratégies adaptées à votre famille, et vous donner des outils concrets.